TEMOIGNAGES
Janvier 2023
Chloé.
Danse, vole! Sens…ressens-tu ce lien, cette énergie qui font que tous les êtres ne forment qu’un?
Terre, Mer, Air, le Soleil nous réchauffe de ses rayons et nous berce de son Amour. La vie est finalement si fluide, si légère, si dansante.
Comme deux dauphins ou deux âmes sœurs qui saluent chaque instant passé à s’aimer.
Ho! Ô! Eau! Prends ma main, pose ton regard dans le miens et viens danser. Danser avec la vie, avec ce feux qui nous anime, avec ce qui nous unis tous. Dauphins, humains… on a tous cette puissante énergie qui nous pousse à respirer et à aimer! Aimons-nous et respectons-nous.
Ferme les yeux, connecte-toi… tu me vois? C’est l’Univers, le chant de la vie! Vive la vie!
Bravo l’artiste et photographe.
Avril 2013
Aude.
L’apnée ou la liberté dans l’entrave
(ou la liberté de l’esprit dans l’entrave du corps)
En
se penchant sur l’origine du mot l’on comprend déjà toute la beauté de
ce sport qui réside dans son paradoxe primitif, comment se sentir libre
alors qu’on est privé de son souffle ?
Pour
désigner ce sport les francophones emploient le terme d’apnée,
d’origine grecque, le préfixe privatif [a] vient marquer l’entrave
imposée au [pnoia] qui signifie respiration ; pour les Français (et
d’autres) l’accent est donc mis sur la contrainte, celle de ne pas
respirer.
En revanche les anglo-saxons désignent ce sport sous le vocable de free diving, ce qui pourrait se traduire par « plongée libre » cette appellation insiste donc sur la liberté.
Laquelle des deux expressions est-elle la plus juste ?
Toute
la beauté de ce sport réside précisément dans la conjonction des deux.
L’apnée c’est l’art de se sentir libre alors que tout vous opprime, le
manque d’air, la sensation de pression sur votre masque, vos poumons,
vos oreilles…l’absence de lumière, le froid.
Comment un être humain peut-il se sentir libre dans un tel environnement avec tant de contraintes qui l’oppressent ?
C’est
que plus qu’un sport (avec tous les sacrifices et les heures
d’entraînement que cela suppose) l’apnée est avant tout un état
d’esprit.
L’état
d’esprit de celui qui choisit, en dépit de la raison, non de s’exposer
au danger mais au plaisir de se sentir bercé par les vagues, enfanté par
la mer. Avant toute descente il faut, non pas essayer d’apprivoiser la
mer car sa beauté réside dans son caractère sauvage et insoumis, mais de
faire corps avec elle. Il y a dans toute descente en apnée le besoin de
revenir à l’état primitif de l’Homme, à ses origines aquatiques et à sa
maturation au sein du liquide maternel. A chaque descente l’homme
s’abandonne à ses origines aquatiques, à la mer, à la force de la
nature ; en s’abandonnant à cette force il s’en empare, en faisant corps
avec l’eau, en devenant aussi fluide qu’elle, l’homme retrouve sa
liberté originelle loin des contraintes de la modernité. Il se sent
flotter, couler, glisser et ses pensées vogues sans contrainte alors que
son corps souffre sous la pression ; mais l’esprit est bien plus fort
que le corps, l’apnéiste est donc libre car son esprit l’est même si son
corps reste entravé par des contraintes physiques. Ces entraves
extérieures font d’ailleurs croître cette sensation de liberté car l’on
chérit d’autant plus ce dont on est privé.
Cette descente qui pourrait s’apparenter à une descente aux enfers où l’Homme se rapproche des ténèbres est en réalité une renaissance, une façon étrange de toucher le ciel puisqu’elle consiste précisément à s’en éloigner…mais l’apnéiste n’est plus à un paradoxe près.